L'un des trucs les plus intéressants que j'ai lus depuis un certain temps.

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Le bureau français Carbone 4 s'est attaché à évaluer l'impact des éco-gestes en termes de tonnes de CO2 économisées. Cela donne des ordres de grandeur très instructifs. Le végétarisme apparaît ainsi comme le geste le plus efficace... Le fait de ne plus prendre l'avion serait moins efficace, mais c'est parce que le chiffre est une moyenne sociologique entre ceux qui ne le prennent jamais et ceux qui le prennent couramment. Bref, de quoi donner une idée des priorités d'action !

L'étude conclut surtout que si les éco-gestes des particuliers peuvent entraîner des gains significatifs de CO2, et qu'ils sont donc indispensables dans la lutte contre le changement climatique, ils sont clairement insuffisants... L'étude renvoie donc à la responsabilité majeure des entreprises et des pouvoirs publics s'agissant des actions collectives et structurelles, seules à même de permettre d'atteindre les objectifs des accords de Paris (2 tonnes de CO2 par an et par habitant). 

Voilà de quoi argumenter et faire pression sur le gouvernement et sur les collectivités ; ce n'est pas le tout de déclarer l'état d'urgence climatique et de continuer derrière business as usual ! (on coupe des arbres, on bétonne tant qu'on peut, on supprime des trains, des bus, et on fait de la pub pour que les brésiliens viennent passer skier dans les Alpes sur de la super neige de culture !)

L'étude essaye d'être optimiste mais on voit quand même que c'est pas gagné...

L'étude est très bien faite et facile à lire (20 pages seulement, pleines de graphiques). Vous la trouverez ICI.

Voici un article qui la résume : www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/infographie-covoiturage-velo-regime-vegetarien-nos-ecogestes-a-eux-seuls-ne-sauveront-pas-la-planete-147485.html

Quelques réserves :

Je trouve l'étude de Carbone 4 bien faite et bien écrite, mais comme toute étude, il y a des choix et des postures plus ou moins explicites derrière, et certains sont discutables.

Pas un mot sur le nucléaire, ni sur les énergies renouvelables... Ni sur l'énergie à réinvestir en cas de changement d'appareil pour un appareil neuf (à part pour les batteries des voitures électriques).

Les propositions paraissent par ailleurs un peu limitées.

De même, autant Carbone 4 pointe bien du doigt le problème (psycho-sociologique) de l'adhésion de la population, dont seule une partie va accepter "l'héroïsme", autant elle ne parle pas de la faible probabilité que l'Etat et les entreprises changent de paradigme pour amorcer une "transition" radicale, que pour le coup on devrait nommer révolution... Pas un mot sur la décroissance et le capitalisme ("les entreprises doivent repenser leur modèle de croissance"...). On voit bien que ce ne sont pas des rebelles ! Mais prenons de cette étude ce qu'il y a de bon à prendre...