• Economie : quelques citations éclairantes

     

    Je viens d'achever la lecture d'Economix, un livre fort bien fait qui raconte l'histoire de l'économie en bande dessinée, du XVIIème siècle à nos jours (textes : Michael GOODWIN ; illustrations : Dan E. BURR ; édition française : Les Arènes). L'ouvrage se veut de vulgarisation de ce qui est trop souvent présenté comme une science réservée aux experts.

    Voici quelques propos très éclairants sur l'économie qui ont été tenus par différentes personnes dans le cours de l'histoire, et qui sont cités dans le livre ; et quelques messages que je retiens de ce livre, qui prend parti.

     

     

    Dysfonctionnement politique

    "Derrière le gouvernement visible trône un gouvernement invisible, qui ne doit aucune allégeance au peuple et ne se reconnaît aucune responsabilité envers lui. Détruire ce gouvernement invisible, pour dissoudre l'alliance infâme entre les entreprises corrompues et les politiciens corrompus, telle est la première tâche […]"

    Programme du parti progressiste étatsunien de Théodore ROOSEVELT en 1912. (p90)

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    "Ce n'est plus un gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. C'est un gouvernement des corporations, par les corporations et pour les corporations."

    Rutherford HAYES, président étatsunien de 1877 à 1881 (p87)

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    "[Les corporations] deviennent rapidement les maîtres des peuples..."

    Grover CLEVELAND, président étatsunien de 1885 à 1889, et de 1893 à 1897 (p87)

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    ""Dysfonctionnement politique", c'est une manière polie de dire que notre système politique en est venu à servir les riches et ignorer le reste d'entre nous."

    Michael GOODWIN (p310)

     

    Une touche d'espoir

    "Bien sûr, changer l'économie, c'est plus facile à dire qu'à faire : si j'ai bien fait mon boulot, vous aurez compris que beaucoup de nos problèmes sont en corrélation. [politique économique, bourse, effet de serre, fiscalité, industrie, publicité...] Mais c'est cette corrélation elle-même qui me donne de l'espoir : résoudre un problème pourrait aussi contribuer à résoudre les autres. Dès que nous aurons commencé, nous pourrons très bien nous retrouver à résoudre plusieurs problèmes d'un coup."

    Michael GOODWIN (p290)

     

    Économie et morale

    "Nous avons toujours su que l'intérêt personnel irréfléchi était moralement mauvais ; nous savons maintenant qu'il est économiquement mauvais." "A long terme, la moralité économique paie."

    Franklin DELANO ROOSEVELT, président étatsunien, en 1936 (p120)

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    "Même les folies et les vices [des gens riches] sont en vogue, et la majorité des hommes sont fiers de les imiter et de leur ressembler dans les traits même qui les déshonorent et les dégradent."

    Adam SMITH, économiste, 1723-1790 (p231)

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    "Plus de gens meurent aux États-Unis de trop manger que de ne pas assez manger. Là où la population était censée faire pression sur l'offre alimentaire, c'est désormais l'offre alimentaire qui fait inexorablement pression sur le population."

    John Kenneth GALBRAITH, économiste, 1958 (p171)

     

    Divers

    p172, Michael GOODWIN introduit un élément important concernant la fixation des prix. Sans rejeter le fait que l'offre et la demande sont des éléments importants dans le mécanisme, il précise ce point qui me paraît essentiel : le prix est fixé par le "pouvoir de négociation".

    Adieu donc l'idée colportée par les économistes selon laquelle le prix d'un bien ou d'un service est toujours le juste prix, réglé par "la main invisible du marché" ; ce prix dépend de l'offre et de la demande, mais aussi du pouvoir de négociation respectif du vendeur et de l'acheteur. Quand ce dernier n'a pas le pouvoir de négocier, ce qui me semble le cas le plus souvent, c'est le vendeur qui fixe le prix qu'il veut...

    °°

    "Malgré les progrès des sciences économiques réelles durant les 30 dernières années, le débat sur notre politique économique est le plus souvent figé dans les sciences économiques de libre marché des années 1970."

    Michael GOODWIN (p270)

     

     


  • Commentaires

    1
    Mardi 2 Février 2016 à 23:20

    Changer l'économie serait un projet politique, ce qui suppose soit une majorité (démocratie) soit une révolution violente (dictature). Y a-t-il une majorité pour ce changement ? Non. Heureusement, des blogs comme le vôtre feront peut-être réfléchir certains ...

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