• La barrière symbolique

     

    Chaque individu a autour de lui comme une barrière symbolique qui tient les autres à distance, et qui protège son intégrité, son intimité (littéralement : son intérieur), c'est à dire la partie la plus précieuse et la plus fragile de son être. Y pénétrer peut faire beaucoup de mal à l'autre.

     

    Cependant, cette barrière est en pratique comme une clôture ou même un simple fil entourant une propriété et qui en matérialise la limite : elle n'est pas infranchissable : malheureusement, celui qui veut rentrer peut arriver à rentrer ; le barrage peut être forcé. Mais symboliquement, et même légalement, le fait d'outre-passer la limite et de forcer la barrière constituer une effraction, et une infraction.

     

    Spécialement en matière sexuelle, par défaut la barrière est baissée ; et elle ne peut être levée qu'avec l'autorisation / le consentement de l'intéressé.e. Il faut en quelque sorte demander l'autorisation. Les relations sexuelles librement consenties signifient que l'un accepte de laisser l'autre accéder à son intimité1 ; on lève la barrière volontairement.

     

    A l'inverse, les violences en général, et les violences sexuelles en particulier, peuvent se définir par le fait qu'un individu franchit la limite, qu'il pénètre dans la sphère intime de l'autre sans son consentement ; il s'introduit contre son gré, c'est à dire : de force. Son passage en force génère des dégâts ; il fait mal ; au corps et au psychisme.

     

     

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    1 Le simple fait (d'accepter) de vivre avec quelqu'un dans un même logement, de partager son intimité avec lui, est déjà une permission accordée. De même, on ne laisse pas rentrer n'importe qui chez soi. Cela ne peut être que quelqu'un en qui on a confiance (confiance en sa bienveillance notamment).