• Mettre des limites à la cupidité

     

    Voici un commentaire que j'ai posté sur le site de France Culture, à propos d'une émission intitulée "Pourquoi la cupidité est-elle devenue une valeur ?". (mon commentaire n'a pas été mis en ligne... "Modération" ou censure ?)

    Le sujet me paraît essentiel et peut être le développerai-je prochainement.

     

     

    Quelle déception !!

    Je n'ai pas l'impression que l'émission ait répondu à la question posée, ni même qu'elle ait vraiment cherché à y répondre... Elle a constitué la majeure partie du temps un exercice de justification de l'économie actuelle – l'économie capitaliste – et de défense des entrepreneurs. C'est à dire à faire entendre la même vulgate que l'on entend tous les autres jours et sur tous les grands médias... Propagande ? Où est passée la réflexion, la nouvelle connaissance, la proposition de nouvelles pistes ? Qu'avez-vous apporté au débat messieurs ? Si ce n'est de conforter le système tel qu'il est... Est-ce là votre objectif, conscient ou inconscient ?

     

    Vous vous êtes bornés à reconnaître que la cupidité était une pulsion. Bon, et après ? Que fait-on – collectivement – de cette pulsion ? Est ce qu'on la laisse dominer sans rien faire ? Pourquoi ne vous êtes vous pas posé la question ? L'idée de limiter la cupidité (financière) a été écartée dès le début par M. Sayer. Circulez, y'a rien à voir !

    Je suis désolé M. Peyrelevade, mais les problèmes que nous connaissons actuellement ne résident pas dans l'ingratitude des français à l'égard de ces héros modernes que sont pour vous les entrepreneurs ! La responsabilité de la cupidité dans la situation actuelle est essentielle. Il y a un problème parce que la cupidité de quelques uns (notamment ceux qui ont déjà de l'argent au départ) nuit à la majorité de tous les autres ! Et à l'intérêt général (voir en particulier les questions écologiques).

     

    Surtout messieurs, vous n'avez pas justifié la cupidité. Vous partagez comme la plupart des "élites" actuelles" la croyance – il faut la reconnaître comme telle ! - que l'enrichissement de quelques uns contribue à l'enrichissement collectif. Un credo affirmé depuis le XVIIème (sur la base parfois d'images simplistes, les abeilles de Mandeville par exemple), mais qui n'a jamais été solidement démontré ! Ce credo n'est pas une vérité. Il n'est là que pour justifier le type d'économie qui concourt à l'enrichissement de quelques uns. Arrêtez s'il vous plait de faire croire aux gens que les entrepreneurs et les actionnaires, sans être philanthropes, feraient le bonheur de l'ensemble de la société sans le vouloir !

     

    Ce qui est fort c'est que même si ce credo n'est pas démontré, même quand il est cruellement contredit par les faits (le système capitaliste basé sur la cupidité entraîne toute la société dans la merde, pardonnez moi cette vulgarité), nos prétendues élites n'ont pas la capacité intellectuelle de le penser, et de le dépasser. Quelle misère !

     

    Comment peut-on tolérer une économie qui ne sert qu'à l'enrichissement de quelques uns, au détriment des autres et de la planète ? La cupidité doit-elle être le seul moteur de l'économie ? Ne peut-on y mettre des limites ? (la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres ; là aussi cette idée a été écartée en un tournemain dans l'émission). Est-on incapable de concevoir une autre forme d'économie ? Est-il impossible de revenir à l'objectif premier de l'économie qui est de subvenir aux besoins de tout le monde ?

     

    Aux internautes que cela intéresse, voici un article que j'ai écrit sur un sujet proche : 

    Le commerce, c'est du vol

     

     

     

     


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