• Ecologie : pas coupables mais responsables !

    J'entends assez souvent des personnes dire qu'elles se sentent culpabilisées par les messages médiatiques prônant des comportements individuels "respectueux de l'environnement". Ces personnes disent se sentir culpabilisées de prendre leur voiture pour se déplacer ; culpabilisées de manger de la viande, etc. Ces messages sont parfois perçus comme des injonctions et rejetés avec véhémence, et avec eux tout le discours et la posture écologistes. Ce rejet m'interpelle.
    Utiliser l'argument du "on nous culpabilise" cache quelque chose.

     

    (l'article synthétisé en 1 page ci-dessous ; pour les amateurs, la version longue est ICI)

    Pas de blâme, pas d'injonction...
    Je ne vois pas dans ces messages de culpabilisation délibérée. Personne n'est blâmé. Oui, il y a bien une pression morale dans le sens de comportements écologiques vertueux ; mais soyons honnêtes : nous ne vivons pas dans une éco-dictature ! Ces messages sont des invitations à adopter d'autres comportements, en vue d'un objectif : réduire collectivement notre impact sur l'environnement.

    … mais une mise en question
    Quoi qu'il en soit, ces messages interrogent les gestes quotidiens du citoyen lambda. Et cela vient d'une part affronter ses mécanismes de "résistance au changement" ; d'autre part s'opposer à sa liberté individuelle. Or, si l'on touche à la liberté, on touche nécessairement à sa sœur siamoise, la responsabilité. Et le débat est bien là : objectivement, les messages écologistes ne sont pas une question de culpabilité, mais une question de responsabilité (voir la définition de responsabilité ICI). L'écologie est une invitation à la responsabilité, responsabilité qui démarre par une prise de conscience.

    Voilà l'origine du malaise présent dans le pseudo-sentiment de culpabilité : on vient demander des comptes au citoyen lambda, et il n'aime pas ça ! Et pourtant c'est tout naturel. En société, chacun a à répondre de ses actes.

    Un refus de responsabilité. Voilà ce que je vois dans la critique des messages écologistes. C'est une tentative d'autonomisation de la liberté individuelle ; une liberté que l'on voudrait affranchie de sa sœur siamoise - la responsabilité. Cette posture refuse l'idée même de limitation. Toute la question de l'acceptation de l'écologie par la population est là.

    Oui, l'écologie implique des contraintes. Mais des contraintes en vue d'un objectif fort. Garantir un équilibre entre les populations humaines et la biosphère, garantir l'avenir des générations futures, garantir l'équité avec les autres habitants de la planète, Mais vivre en couple ou vivre en société impose aussi à chaque individu des limites à sa liberté (en parallèle de tous les bienfaits qu'il peut retirer à cette vie en commun, et qui la rendent désirable !!). Des limites qu'il se fixe lui-même ou que la société lui fixe. Dans tous les cas, l'essentiel est de donner du sens aux contraintes et aux limites, de savoir pourquoi elles sont faites.
    Au fond, la question posée à chaque individu est :"Est ce que je veux cet équilibre ? Est-ce que je veux y contribuer ? A moi de choisir, de décider, et d'en tirer toutes les conséquences...

    Les individus sont libres, mais aussi responsables ! Nous sommes responsables de fait des dégradations de l'environnement qui pèse sur l'avenir de nos sociétés. Nous en sommes la cause ("responsable de") ; il convient aujourd'hui d'être responsables aussi dans le sens de prendre les décisions appropriées. La métamorphose correspond au passage de nos sociétés à un stade plus adulte ; à une société consciente, responsable et qui s'auto-limite.

     


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