• La vie facile

    Pour le moindre besoin humain, un "service" existe. Dans la civilisation industrielle, aujourd’hui, j’ouvre le robinet, de l’eau potable coule ; j’appuie sur l’interrupteur, la lumière s’allume ; j’ai besoin de je ne sais quoi, je vais au supermarché, des millions de biens matériels produits en grande série sont disponibles, je prends ce que je veux, je mets un petit carré de plastique dans une machine et je peux repartir avec ce que j’ai mis dans mon caddie ; je veux aller voir ma sœur qui habite à 25 km, je monte dans ma voiture, je m’arrête dans une station service, j’appuie sur la gâchette et un liquide précieux, récolté à des milliers de kilomètres de chez moi, à des centaines de mètres de profondeur, s’écoule dans le réservoir, me permettant de parcourir sans aucun effort ces 25 km et bien plus encore ; je m’entaille le doigt en bricolant, je vais à l’hôpital, j’attends un peu et je ressors recousu, vacciné, sans avoir rien eu besoin de payer ; je me pose une question sur n’importe quoi, je tapote sur un micro-ordinateur et j’ai la réponse instantanément. Etc, etc.

     

    Tout et facile. Et cette facilité, nous y sommes tellement habitués que nous ne nous en rendons même plus compte. Nous sommes déconnectés de tous les pré-requis que nécessite le fonctionnement du moindre des "services" que nous utilisons : des matières premières qui viennent de l’autre bout du monde, extraites en quantités colossales ; des infrastructures techniques qui ont représenté des investissements colossaux (centrales et réseaux électriques, réseaux de communication, réseaux routiers, usines de production…) ; des infrastructures administratives et juridiques pour organiser l’interaction de tous les acteurs économiques ; des heures enfin de travail humain, de la sueur, des milliards de neurones grillés par la recherche… !!